Politique forestière


Depuis le premier millénaire de notre ère, les différents enjeux liés à la forêt sont extrêmement forts. Les premières législations apparaissent dès cette période où la forêt recule pour satisfaire les besoins humains (agriculture, combustible, construction…).

Aujourd’hui la forêt doit répondre à de multiples demandes sociétales, la production de bois, la préservation de la biodiversité, les loisirs, le développement durable. Le rôle fondamental de la forêt est unanimement reconnu. Pourtant, récolter plus de bois est toujours la priorité malgré le fait que ce ne soit qu’une des facettes rémunératrices de la forêt (séquestration du carbone, services récréatifs…). La gestion garantie « durable » des forêts est sous la responsabilité des rédacteurs d’aménagements et des décideurs qui, conscients de l’échec des pratiques sylvicoles passées face aux accidents climatiques, ont prôné, dans la majorité des cas, la reconstitution à l’identique des peuplements industriels. Les décisions politiques font fi des analyses d’experts comme l’ONF qui, riche de ses retours d’expérience de gestions forestières, préconisait suite aux tempêtes « une forêt productive plus stable, plus naturelle, plus diversifiée et plus résistante ».

Malheureusement, l’enjeu n’est pas aujourd’hui d’atteindre la gestion durable, mais d’exploiter plus de bois pour l’environnement… Les préconisations incitent à couper plus de bois en préservant mieux la biodiversité. Voilà une ordonnance bien paradoxale quand on sait qu’un écosystème forestier qui fonctionne bien, c’est-à-dire faiblement impacté, est la base de la productivité et donc du bon fonctionnement économique à long terme. Les coupes de grandes ampleurs et les substitutions d’espèces d’arbres dans le but de rendre les peuplements plus résistants face aux changements climatiques forment un non-sens en considération des recherches scientifiques dans le domaine.

Pour aller plus loin :

Un rapport de synthèse des politiques forestières passées et actuelles a été réalisé par le WWF. Ce rapport nous montre la faille immense entre recherche en sciences forestières et les législations en matière d’exploitation «durable» prises par nos décideurs.

Regard sur la politique des forêts en France par Neymourande.E et Vallauri.D.